Coups bas et ascension professionnelle - 2
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Coups bas et ascension professionnelle - 2
Le 3 septembre 1970,
A Pré-Au-Lard,
A Pré-Au-Lard,
Cher Monsieur le directeur de Downeys & Co,
Je me permet de vous envoyer mon hibou le plus rapide, et ce, en prenant le risque qu'il soit vu par vos employés moldus, pour une raison de la plus grande importance. Je ne crains, en effet, que mon collègue Joe Wallace n'ait fait une erreur dans son papier sur les brigades de sécurité renforcée. Etant donné que ce dernier est très pris par les récents événements, et que par un heureux hasard je devais me rendre personnellement à Pré-Au-Lard pour un reportage, il m'a chargée de vous informer de cette inadvertance.
Je sais qu'il n'est pas d'usage d'accepter des changements de dernière minute, mais il est de ma connaissance que vous ne procédez pas à l'impression de la gazette du lendemain avant minuit. C'est pourquoi je vous serais gré de me rendre ce service en modifiant la partie concernée de son article. Je vous ferais parvenir sur un second parchemin le nouveau papier rédigé. Ma conscience professionnelle ne peut décemment laisser passer une telle erreur dans un article de la gazette, d'où le fait que mon engagement personnel dans cette affaire puisse sembler quelque peu démesuré. Comprenez-bien, il ne s'agit pas seulement d'une faute orthographique ou d'une syntaxe mal formulée, mais bel et bien d'une information erronée qui fausserait le papier en son ensemble.
Je vous épargnerai la peine de vérifier l'article, je me charge personnellement de le relire et de vous le faire parvenir dans l'heure. Si toutefois vous émettez des doutes quant à la véracité des modifications, ou des hésitations à les effectuer, je vous conseillerai de ne pas en faire part à monsieur Wallace. Le stress du travail accumulé le rend, comme qui dirait, irritable. Il pourrait s'agacer, et se mettre à dévoiler des informations compromettantes par pures représailles. Ce serait en effet bien regrettable que votre épouse apprenne l'existence d'une certaine mademoiselle Woods et de la réelle destination des billets envoyés à votre tante supposée malade. Croyez-en ma connaissance de Wallace, c'est tout à fait le genre de choses dont il serait capable. En toute amitié, je vous conseille donc vivement de respecter sa demande à la lettre, tout en sachant qu'elle est absolument exceptionnelle et qu'il fera, à l'avenir, plus attention à ses sources d'informations.
En vous remerciant d'avance,
Bien cordialement,
Ann Czajkowski, rédactrice en chef
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