Le verre de la discorde [RP PV Toby Coore et Ann Czajkowski]

Le procès s'était déroulé sans surprise. L'accusé, qui comparaissait pour kidnapping d'enfants moldus, était un homme d'une quarantaine d'années qui était soupçonné de faire partie de l'Armée. En réalité, il s'est avéré qu'il n'était qu'une bien pâle imitation de ce que les mangemorts étaient capables de faire. Toutes les preuves allaient contre lui et la décision fut bien vite bouclée. Le fait le plus surprenant de toute cette affaire était en fait le jeune auror qui l'avait arrêté, et qui devait par conséquent assister au procès. Ce même auror qui avait "vaillamment et au péril de sa vie, combattu à mains nues l'accusé qui le menaçait à l'arme blanche, lors d'une course poursuite qui confirmait la culpabilité de monsieur X". C'était du moins ce qu'assurait le procès verbal. Et cet auror n'était autre que Toby.

Assis dans la tribune en face de la journaliste, elle était certaine qu'il avait remarqué sa présence mais il ne leva pas une seule fois les yeux vers elle. Qu'est-ce-qui lui prenait ? La coïncidence était pourtant trop belle, elle voulait justement lui proposer de se revoir pour fêter sa promotion, et voilà que, comme par hasard, il se trouvait au procès qu'elle devait couvrir. Pourquoi donc n'avait-il pas daigné la saluer ?

A la fin de la procédure, qui dura deux bonnes heures, il s'était levé et avait filé sans un mot, alors que Ann était retenue pour une courte séance de questions. Renonçant à le suivre, elle fit son travail et boucla ses notes, avant de sortir de la salle d'audience quelques minutes après Toby. Bien sûr, pas un signe de lui dans le grand couloir. Puisque c'était ainsi, elle irait le trouver sur son lieu de travail. Elle n'avait pas réellement l'autorisation de se rendre au département de la Justice magique, mais elle pourrait toujours prétexter une interview pour un auror. Elle prit l'ascenseur en direction du niveau 2, et fut bientôt redirigée vers le bureau des Aurors. Aucun doute, Toby serait ici.

Et comme de fait, elle le vit sortir du grand bureau un dossier en main. L'interpellant de l'autre côté du couloir, elle approcha de lui d'un air neutre. Pour dire vrai, elle était plutôt contente de le voir. Et elle ne pouvait pas en dire autant des gens qu'elle croisait en général. En fait, c'était assez rare qu'elle ait envie de voir quelqu'un et ce soir, elle avait envie de voir Toby. Peut-être par manque de compagnie ou simplement pour rire un peu. Elle avait quelque chose à fêter après tout.

- Alors comme ça, on s'échappe du procès sans dire bonjour, monsieur Coore ? lui dit-elle.

Après avoir rendu son rapport, Toby avait été convoqué un procès qui se déroulait quelques jours plus tard. Il avait attrapé un kidnappeur d'enfants moldus qui sévissait dans un quartier de Londres. Pas très malin le bonhomme. L'Auror avait rapidement réussi à le localiser et le malfrat avait eu l'idée de le combattre à l'arme blanche au lieu d'utiliser sa baguette magique. Toby en était donc venu bien vite à bout et l'avait ramené au QG.

Ce matin, il assistait donc à ce fameux procès. C'était très barbant et il avait hâte que ça se finisse. Observant la salle en jouant avec sa plume, il aperçut Ann qui devait sans doute être là pour faire un article sur cette arrestation. Le trentenaire détourna le regard. Elle l'avait énervé et il n'avait pas envie de lui parler.

Après deux longues heures, il fuit presque la salle d'audience pour retourner dans ses bureaux finir quelques papiers. Sa raison était surtout qu'il ne souhaitait pas croiser la journaliste. Il venait de signer les papiers qui mettrait le kidnappeur pour quelques années à Azkaban et sortit du bureau pour les apporter au Magenmagot lorsqu'il fut déranger par la personne qu'il ne voulait justement pas voir.

- Alors comme ça, on s'échappe du procès sans dire bonjour, monsieur Coore ?

En se retournant, il ricana puis se mit ensuite en colère.

- Tu ne manques pas de culot ! Je pourrais te dire la même chose. Mais tu vois, j'ai des choses bien plus intéressantes que ça à faire ! lâcha-t-il en agitant sa main qui portait le dossier.

Elle voulait lui parler ? Très bien. Mais elle allait en baver.

Finalement, la réponse et le ton de l'auror ne la surprirent pas du tout. Elle espérait un peu qu'il ne lui tienne pas rigueur de sa fuite de l'autre nuit, mais ne s'étonnait pas non plus qu'il lui en veuille. Après tout, c'était tout à fait compréhensible. Elle était partie sans un baiser, sans un mot, et sans un bruit. Sans remord aussi. Mais si Toby s'agaçait de ce départ brutal, ça n'était pas anodin. Il avait beau lui en vouloir et la détester pour l'instant, le contraire de l'amour n'était pas la haine mais bien l'indifférence. Or, son énervement montrait qu'il n'était pas indifférent. Et c'est ce qui plu à Ann. Elle en tirait une certaine fierté. Si bien qu'au moment où elle aurait dû avoir l'air penaude et émettre des regrets, elle avait plutôt envie de sourire. Elle n'en fit cependant rien, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu. Elle avait beau être insolente et souvent provocante, elle n'était pas non plus stupide. Si elle voulait dîner avec lui ce soir, il faudrait faire preuve d'un peu de tact.

- Oh je vois, tu m'en veux d'être partie un peu vite l'autre fois. Puisque tu considères ton dossier sur un kidnappeur d'enfants plus intéressant que cette conversation, tu peux comprendre que j'ai considéré mon avenir professionnel plus intéressant que de te laisser un banal mot sur la table. J'étais en retard et j'avais du boulot, Toby, voilà tout.

Elle était parfaitement calme. C'en était presque insolent. Elle ne semblait pas s'en vouloir le moins du monde. A vrai dire, elle ne voulait pas s'excuser mais simplement lui expliquer la raison de son départ. Peut-être comprendrait-il sans qu'elle n'ait besoin de lui en dire plus. Et alors ils pourraient passer à une conversation autrement plus réjouissante : son nouveau poste.

Du travail ? Mais quelle blague. Qu'est-ce que ça coûtait d'écrire un merci ? Deux secondes à tout casser. Si elle croyait qu'il allait gober ça sans broncher, elle se fourrait le doigt dans l'oeil.

- Tu te figures peut-être que je suis comme tous ces hommes à qui tu empruntes leur appartement histoire de ne pas devoir rentrer chez toi mais non. La moindre politesse est de remercier son hôte. Et ne me dis pas que ça t'aurait mise en retard car ça ne prend que deux secondes.

Elle l'avait considéré comme tous les autres, eux qui la croyaient sur parole et ne cherchaient pas à contredire une si belle femme. Et bien, non, il n'était pas naïf ni idiot, lui. Il savait quand même un minimum quand quelqu'un lui mentait. Et si elle croyait être plus importante qu'une incarcération d'un sorcier hors-la-loi qui mettait la vie d'enfants en danger, elle était bien prétentieuse !

Toby attendait des excuses et il ne lâcherait pas. De toute manière, il n'avait rien à perdre. Après tout, c'est elle qui voulait lui parler à la base, pas lui. Si elle ne lui demandait pardon, elle perdrait l'occasion de lui révéler ce qu'elle souhaitait lui raconter.

Jetant un coup d'oeil à son dossier, vérifiant une dernière fois que tout était en règle, il attendit la réponse de la journaliste avant de pouvoir aller rendre ce qu'il tenait en main.

Très bien. Le bougre ne se laissait pas convaincre facilement. Il feignait de vérifier son dossier pour détourner le regard. Ann n'était pas habituée à ce genre de réaction mais elle appréciait le challenge. Ce qui l'avait lassée si rapidement avec toutes - ou presque toutes - ses relations passées, c'était cette routine, cette facilité insupportable de les mener en bateau. Mais Toby paraissait un peu différent. Il avait l'air d'aimer l'honnêteté, voire même d'en faire son credo. Le genre d'homme que la journaliste n'avait en fait jamais fréquenté. Elle était douée dans l'art du mensonge tout simplement parce qu'elle l'avait pratiqué si souvent qu'il en devenait plus facile de détourner la vérité que de l'annoncer de but en blanc. Justifier une absence par du travail en retard plutôt que de dire qu'elle avait vu son frère. Expliquer son manque de concentration par une fatigue passagère plutôt que d'admettre qu'elle s'ennuyait de pied ferme. Elle en était convaincue : parfois, mentir avait du bon. Mais si Toby voulait de la franchise, il allait en avoir.

- Et bien crois le ou non mais "j'emprunte" rarement l'appartement d'hommes que je fréquente, en fait, tu es le premier avec qui je fais ça, admit-elle sans même en rougir. Et si tu veux tout savoir, pour la petite anecdote, mon frère avec qui j'étais censée passer la soirée est parti avec mes clés dans sa veste et il est vrai, qu'au premier abord, j'avais l'intention de me laisser draguer pour que tu m'invites à dormir.

Voilà, c'était dit. Toujours aussi persuadée que la vérité lui ferait plus de mal qu'un joli mensonge bien brodé, elle anticipa sa réaction avant de continuer :

- Mais il s'est avéré qu'au lieu de me servir d'hébergement, tu m'as un peu ... sauvé la soirée.

Elle n'était pas du tout du genre à exprimer son ressenti, donc elle espérait bien que Toby comprendrait en cette phrase qu'elle avait apprécié sa compagnie et qu'elle ne l'avait pas vraiment utilisé, pas totalement. Toujours sans réponse de sa part, elle se sentit un peu obligée d'ajouter :

- Et je dois admettre que j'aurais dû te laisser un mot pour te remercier.

Pas d'excuse, mais c'était tout comme. La brune ne se sentait pas spécialement soulagée d'avoir dit la vérité. En fait, elle ne ressentait rien. Tout ce qu'elle disait avait l'unique but de faire en sorte que Toby cesse de lui en vouloir et accepte de partager sa soirée avec elle.

Voilà maintenant qu'il lui avait sauvé sa soirée. Pouvait-il la croire après le mensonge qu'elle lui avait sorti ? Il n'en savait rien. Mais sa voix semblait sincère, cette fois. En outre, elle admettait qu'il avait raison à propos du petit mot. C'est qu'elle s'avouait vaincue. Ou presque. Toby ne put s'empêcher de retenir un petit sourire en coin. Il avait presque eu des excuses et se contenterait de cela. Par contre, si elle recommençait, il ne donnait pas cher de leur "relation".

- Je suppose que tout ça équivaut à un pardon. Qui t'est accordé.

Il avait dit ça d'une manière assez solennelle qu'elle allait sûrement trouver ridicule.

- Tu voulais me dire quoi, sinon ?

Toby devait vraiment aller rendre ce dossier et sans attendre la réponse de la journaliste, la plantant là, il se dirigea vers l'accueil du Magenmagot.

- Bonjour, voici le dossier du kidnappeur signé. Vous pouvez le transférer au juge qui s'en occupe s'il vous plait ?

Sur ces mots, il tourna le dos à la secrétaire et alla retrouver Ann qui était restée seule quelques instants. Assez impatient, il insista :

- Alors ?

En vérité, il avait très envie de partir en mission et cela faisait longtemps - du moins, à son goût - qu'il était retenu au ministère. Rien ne valait un bon vieux duel. A part la bière. Et l'écriture. Et encore, ça restait à discuter. De plus, il avait inventé un nouveau sortilège et avait hâte de l'essayer. Cela semblait sadique comme ça mais quand il s'agissait des meurtriers de son frère, il n'avait pas de pitié. La folie pouvait même s'emparer de lui. Il n'y avait que la vengeance qui comptait. Et un jour, ça pourrait peut-être lui coûter la vie...

Ann n'aima pas beaucoup le petit air supérieur que s'était donné Toby en lui répondant. Non seulement ça ne lui allait pas, mais en plus ce genre de comportement avait tendance à irriter la journaliste, qui n'avait plus qu'une envie : démontrer par A plus B qu'il n'avait rien de supérieur à elle. Accorder son pardon, sérieusement ? Si elle n'avait pas prononcé d'excuses de vive voix c'est qu'il y avait une raison. Heureusement, ce soir, elle n'était pas d'humeur à se laisser aller aux piques et à monter le ton. En prenant le contrôle de sa respiration et de ses pensées, elle garda tout du long une expression faciale relativement impassible, presque avenante. Puisqu'il l'avait "pardonnée", autant en profiter pour lui faire accepter une invitation à dîner.

Elle attendit qu'il soit revenu de l'accueil du Magenmagot pour en venir au fait.

- Il se trouve que j'ai quelque chose à fêter. Et en te voyant au procès, je me suis dit : pourquoi ne pas le fêter avec toi ? Enfin, si tu es d'accord, bien sûr. Car tu as devant toi la nouvelle rédactrice en chef des faits divers et politiques de la gazette. Ils marchèrent côte à côte le long du couloir. Et la journaliste la plus en vogue de tout Londres bien entendu, mais cela va sans dire, ajouta-t-elle sur le ton de l'humour, pour ajouter un peu de piquant à cette discussion trop morne à son goût.

En réalité, sa plaisanterie n'en était pas tout à fait une. Si elle n'était pas encore la journaliste la plus en vogue de la capitale, ça ne saurait tarder. Une femme promue à un tel poste ne passerait pas inaperçue. Elle qui avait déjà sa petite réputation auprès autres gazettes et des fidèles lecteurs, elle allait certainement commencer à se faire connaître du grand public. Et ça n'était pas pour lui déplaire. L'avantage de cette forme de célébrité était qu'elle n'était pas reconnue dans la rue, ni abordée. Les gens connaissaient son nom, pas son visage. Ils lui reconnaissaient des mots, des articles, pas un physique. Et c'était pour elle une réussite sans nom que de percer dans un milieu jusqu'alors relativement masculin, sans être jaugée pour son physique - bien qu'il soit certainement avantageux. Bien plus qu'une promotion, voilà en réalité tout ce qu'elle avait à fêter !

- Et je connais justement un restaurant idéal pour trinquer à ce genre d'occasions, ils ont les plus grandes cuvées de vins français de tout Londres ... Et après un moment d'hésitation, elle continua : et aussi de très bonnes bières, parait-il.

Ann était toute enjouée après avoir fait l'annonce de sa promotion. Elle avait de la chance - ou bien du talent ? - de grimper les échelons ainsi à son âge. Encore quelques années et le directeur lui laisserait presque la place. Enfin, en fait, Toby ignorait l'âge qu'elle avait. Il pouvait donc juger juste à l'apparence et elle ne semblait pas avoir plus d'une trentaine d'années. Mais il ne se rappelait pas d'elle à Poudlard. Alors soit elle était plus jeune, soit plus vieille. Mais ça n'était pas des choses qui se demandaient aux dames.

- Toutes mes félicitations, "Mary", dit-il en souriant.

Elle allait encore entendre longtemps parler de ce petit surnom.

C'est alors qu'elle proposa quelque chose de surprenant : elle souhaitait dîner avec lui. Ils se connaissaient à peine et elle voulait déjà partager quelque chose avec l'auror. Il n'avait même pas besoin de faire d'efforts apparemment... Enfin, il avait déjà fait le premier pas en l'embrassant deux fois mais c'était lors d'une fin de soirée où ils avaient bu abondamment donc elle avait sûrement oublié. Le trentenaire ne se posa pas la question que toutes les femmes se seraient posées : est-il convenable de dire oui directement ? Il accepta avec entrain, surtout qu'il y avait de bonnes bières.

- Et bien écoute, je ne vois pas pourquoi je refuserai cette invitation. Quand souhaites-tu y aller ?

Toby avait déjà en tête de payer toute l'addition et les extras. Il ne laisserait pas la journaliste le faire. Même si elle le voulait.

Son sourire jovial était le signe le plus révélateur de sa courte rancune. Fort heureusement pour Ann, il n'avait pas refusé, et semblait en fait plutôt content qu'elle soit venue à sa rencontre pour lui proposer ce dîner. La vie est parfois bien surprenante. On rencontre quelqu'un, on le quitte sans un au-revoir en ne pensant plus jamais le revoir, et voilà que quelques magouilles et une promotion plus tard on se retrouvait à vouloir fêter la nouvelle avec cette même personne. Et s'il n'y avait pas eu la promotion ? Et si jamais Ann avait attendu qu'il se réveille pour l'embrasser et s'en aller ce matin-là ? Peut-être que finalement, ils ne se seraient jamais revus. Ou bien ils n'auraient rien eu à se dire et auraient coupé les ponts. Certains appellent ça le destin, d'autres l'oeuvre de Dieu. L'esprit pertinent et réaliste de la journaliste se contente d'appeler ça le hasard. Et c'est justement une succession de heureux hasards qui lui ferait passer une bonne soirée au restaurant en compagnie d'un homme charmant.

- Le restaurant s'appelle Côté Jardin, sur Gloucester Road, à South Kensington. On se retrouve là-bas vers .. disons, 19h30 ? dit-il d'un petit air malicieux.

Au vu du côté vieille école et un peu gentleman de Toby, Ann se doutait qu'il s'attendait à ce qu'elle lui propose de venir la chercher chez elle, pour qu'ils fassent la route ensemble, qu'il lui ouvre la portière de sa voiture en lui tendant la main pour en descendre, qu'il lui tire sa chaise avant de s'asseoir. Mais la jeune femme n'en fera rien. Elle jouait selon ses propres règles. Non pas qu'elle n'appréciait pas la galanterie et le fait que l'homme fasse le premier pas, non. C'était simplement qu'elle aimait elle aussi s'imposer, prendre des initiatives, surprendre, surtout lorsqu'elle savait que ça plaisait.

- Le restaurant s'appelle Côté Jardin, sur Gloucester Road, à South Kensington. On se retrouve là-bas vers .. disons, 19h30 ?

Un peu surpris par l'idée de ne pas aller chercher Ann à son domicile mais de la retrouver là-bas, Toby ne réfléchit même pas à ce qu'elle lui proposa :

- C'est d'accord, à ce soir alors.

Il n'avait pas réfléchi à la possibilité que sa mission se finisse plus tard que ça ou qu'il ait une réunion avec l'Ordre du Phénix. Non, il avait foncé tête baissée, ravi de dîner avec la journaliste et surpris par ses méthodes plutôt modernes.

Après avoir prononcé ces mots, le trentenaire retourna à ses occupations dans le QG des Aurors. Il devait voir avec son chef qui il devait poursuivre le jour-même. Il espérait, pour une fois, que ça ne lui prendrait pas trop longtemps afin qu'il ait le temps de prendre une douche, de se changer et de ne pas arriver en retard au restaurant.

[RP fini]